8 MILE
Les séances
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Le sujet, c’est Eminem avant qu’il ne devienne Eminem. Les décors urbains, la galère entre potes, le pathos familial, tout cela nourrira les deux fois quarante-cinq secondes du show final, concentré explosif d’une vie disloquée. Ce sera grosso modo la seule fois où le chant d’Eminem résonnera (hors BO). C’est dire le relatif culot de ce work in progress souterrain qui se refuse à être un produit dérivé, préférant capter au quotidien le parler rap – une musique en soi, syncopée, incantatoire – et traduire en images son background. L’environnement – bâtisses en ruine recyclées, terrains vagues –, la manière de zoner et de s’invectiver en bande, de s’inscrire dans un territoire, tout ici dit à la fois la mouise et l’espoir d’en tirer quelque chose.
C’est peu dire qu’Eminem crève l’écran. Sa gueule d’ange buté, son air absorbé suffisent à créer une tension. Ayant pigé que la sobriété était une arme redoutable, il s’impose en fixant le monde alentour avec des yeux implacables de mélancolie. Des yeux de voyant.
Telerama