DRAGONS

De Dean DeBlois
Réalisation : Dean DeBlois
Avec : Mason Thames, Nico Parker, Gerard Butler

Durée : 2h 5min
Genre : À partir de 6 ans, Aventure, Fantastique, Jeune public
Pays : US


à partir de 6 ans

Synopsis
Sur l'île sauvage de Berk, où les Vikings et les dragons sont des ennemis acharnés depuis des générations, Harold se distingue. Fils inventif mais négligé du chef Stoick le Vaste, Harold défie des siècles de tradition lorsqu'il se lie d'amitié avec Krokmou, un redoutable dragon Furie Nocturne. Leur lien improbable révèle la véritable nature des dragons et remet en question les fondements mêmes de la société viking.

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Chez ces Vikings-là, on n’a qu’une idée en tête : occire du dragon. Sauf le fils du chef ! Rythme enlevé, ambiance nordique saisissante… belle surprise que ce remake en vues réelles du film d’animation de DreamWorks, sorti en 2010.

Bienvenue à Beurk ! Terre septentrionale mais chaleureuse ; terre de Vikings patibulaires (et caricaturaux, façon Uderzo) toutefois sympathiques ; terre où chacun s’adonne essentiellement à chasser le dragon. Et parfois, aussi, à se défendre et occire ces vilaines bêtes lorsqu’elles attaquent. C’est-à-dire tous les quatre matins… Voilà donc une société virile, poilue, barbue, mais pas forcément patriarcale car, ici, les femmes se battent aussi. La seule ombre au tableau s’appelle Harold, c’est un petit bonhomme empoté parce que pacifiste, ou l’inverse. La risée du village. Un ado rêveur aux cheveux en bataille — la seule qu’il ne mènera jamais, car c’est décidé, Harold ne tuera pas de dragons. Difficile quand on est le rejeton du chef, et le fils d’une mère disparue à cause desdites créatures…

Ce Dragons est un « remake live action », soit une nouvelle version en prises de vues réelles d’un long métrage d’animation de 2010. Ces « redites » sont trop à la mode, actuellement, pour qu’on ne s’en méfie pas. Beaucoup de projets vains et mercantiles sont ainsi lancés par Disney, spécialiste en la matière. Mais DreamWorks, le concurrent, réussit le sien : le réalisateur Dean DeBlois reprend sa propre — c’est rare — saga animée, et s’essaye à la mise en scène « live » et aux « vraies » images avec adresse.

Réjouissante bagarre finale

Il faut certes un moment avant d’adhérer à cet univers un peu factice — les casques aux cornes fantaisistes et les huttes de ce village ressemblent à une zone de Disneyland. Mais quand arrivent les dragons, ils impressionnent, bien fichus, bariolés, en flammes, à deux têtes, vifs et minuscules ou énormes et goulus. On doit leurs spécificités à l’autrice Cressida Cowell, créatrice de la saga jeunesse Comment dresser votre dragon. Les Gronk, Hideux Braguettaure et autres Dragons Vipères brillent. Mais jamais autant que Krokmou, l’atout charme, le dragon pas comme les autres qui, même réaliste, se situe entre le chaton mignon et la machine à tuer. Il épate par sa complicité pourtant toute numérique avec Mason Thames, le jeune interprète d’Harold.

Le récit, archi balisé, rythmé, est évidemment tourné vers les plus jeunes. Il s’agit, pour chaque personnage de trouver sa place et d’apprendre à accepter les autres. Sans jamais perdre de vue la perspective d’une vaste bagarre finale réjouissante. Rien n’est laissé au hasard, et même le choix d’inviter le jamais très fin Gerard Butler à reprendre son rôle de Stoïck, le père d’Harold (qu’il doublait seulement jusque-là), est une bonne surprise. Qui aurait cru que l’acteur pourrait se révéler doux et émouvant, avec une immense barbe et un accent écossais à couper au couteau ? Plus qu’un souffle épique, on trouve une magie dans cet univers et ses décors réels, vastes falaises et horizons d’Europe du Nord. Il y a, dans ces tableaux nordiques, matière à remettre en question quelques croyances. Comme l’idée que les « remakes live » n’auraient jamais d’intérêt. Et celle que les dragons n’existent pas…

Telerama