ELIO
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Les bandes-annonces en révèlent souvent trop. Dans le cas de celles d’Elio, elles ne sont tout simplement pas représentatives du génie de la dernière création de Pixar.
En dépit du palmarès reluisant des studios d’animation californiens, les premières images de sa nouvelle offrande ne nous avaient pas entièrement convaincu. De plus, la production d’Elio a été marquée par un changement à sa tête à mi-chemin, alors qu’Adrian Molina a quitté la chaise du réalisateur pour mener la suite de Coco – ce qui n’est jamais bon signe. Madeline Sharafian et Domee Shi (Turning Red) ont pris la relève, et la sortie a été repoussée de plus d’un an.
On ignore à quel point la direction du projet a changé avec l’arrivée des deux cinéastes – peu de la bande-annonce sortie en 2023 se retrouve dans le film –, mais le résultat final est des plus concluants. Touchant, drôle, original, Elio est une réussite complète.
Elio Solís (la voix de Yonas Kibreab ; Léo Mai, en version française), 11 ans, vit avec sa tante Olga (Zoe Saldaña ; Naïla Louidort) depuis la mort de ses parents. Celle-ci jongle péniblement entre sa carrière et sa soudaine parentalité. Surtout qu’Elio s’isole de plus en plus dans son étrange souhait de se faire enlever par des extraterrestres. Dès qu’il en a l’occasion, il se rend à la plage dans son costume « spatial » et s’étend sur le sable au milieu d’un message écrit en grosses lettres suppliant qu’on l’amène dans l’espace.
Contre toute attente, l’improbable se produit et Elio débouche dans le Communivers, vaste lieu qui rassemble de sympathiques ambassadeurs de toutes les galaxies. Son rêve devenu réalité, le jeune humain est prêt à tout pour rester auprès des « siens ». Ainsi, il se propose de négocier une entente avec l’imposant seigneur Grigon (Brad Garrett) qui menace de prendre le contrôle du Communivers.
Si la détermination sans borne d’Elio nous charme, c’est surtout parce qu’on sait à quel point le désir d’appartenance à un groupe est fort. Sa joie sincère quand il trouve enfin sa place et un ami, le craquant Glordon (Remy Edgerly), est contagieuse et donne lieu à une hilarante séquence de folies entre nouveaux copains.
De son côté, Olga représente les parents qui peinent par moments à maintenir un lien avec leurs enfants. Sans recourir aux typiques engueulades et claquages de porte, on démontre bien le sentiment d’impuissance et de culpabilité engendré par ces situations.
Visuellement, Elio se distingue par ses créatures et ses environnements fluides et colorés inspirés des fonds marins. Ce n’est pas la première fois que Pixar va dans l’espace, mais on ne l’a jamais vu ainsi, et c’est magnifique !
La Presse