EVERYBODY LOVES TOUDA

De Nabil Ayouch
Réalisation : Nabil Ayouch
Avec : Nisrin ERRADI, Joud CHAMIHY, Jalila TLEMSI, El Moustafa BOUTANKITE, Lahcen RAZZOUGUI

Durée : 1h 42min
Genre : Drame
Pays : FR



Synopsis
Touda rêve de devenir une Cheikha, une artiste traditionnelle marocaine, qui chante sans pudeur ni censure des textes de résistance, d’amour et d'émancipation, transmis depuis des générations. Se produisant tous les soirs dans les bars de sa petite ville de province sous le regard des hommes, Touda nourrit l’espoir d'un avenir meilleur pour elle et son fils. Maltraitée et humiliée, elle décide de tout quitter pour les lumières de Casablanca...

Réservation : pour acheter votre place à l’avance, cliquez sur l’horaire de la séance

[tableau_seances_combine]

“Everybody Loves Touda”, un film vibrant qui raconte le Maroc d’aujourd’hui

Touda est une cheikhate, une artiste insoumise qui, au Maroc, chante la vie. Tout le monde l’aime mais personne ne la respecte. Audacieux et émouvant.

Le chant d’une Marocaine s’élève dans sa pureté, comme une lumière, mais sous les regards des hommes, elle n’est plus qu’un corps dont il faut s’emparer, au cœur de la nuit. Dès sa belle et éprouvante ouverture, le nouveau film du réalisateur de Much Loved (2015) et Razzia (2017) nous raconte l’histoire d’une femme piégée. Son héroïne, Touda, a en elle la pureté de l’aïta, un chant traditionnel porté par des artistes insoumises, les cheikhates. Mais dans les bars et les fêtes où elle chante pour gagner sa vie, Touda voit son rêve de provinciale s’éloigner : son talent de cheikha, les gens s’en moquent et ricanent (« Elle se prend pour Oum Kalthoum »). Elle ne s’en sortira qu’en acceptant d’être une fille facile. Ou en partant à Casablanca…

Tout le monde aime Touda mais personne ne la respecte. Porté par la passion de la musique, qui en fait un superbe spectacle, ce film vibrant est aussi celui de la solitude. À son cinéma toujours plein d’énergie, Nabil Ayouch apporte une note intimiste pour un portrait en prise, jusqu’au bout, avec la sensibilité intérieure d’une femme qui ne dit rien sur ce qu’elle vit, subit. Mère isolée avec un jeune fils sourd auquel elle voudrait pouvoir offrir une véritable éducation, la chanteuse trace son chemin toute seule.

Aux difficultés matérielles, elle ajoute une intransigeance qui fait d’elle presque une paria, une fierté qui lui fait mépriser tous ceux qui ne respectent pas son art. À la fois fragile et sans concession, Touda est incarnée avec une flamme extraordinaire par Nisrin Erradi (révélée dans Adam, 2019, de Maryam Touzani). À travers elle, le film raconte aussi le Maroc d’aujourd’hui, regarde avec émotion ses paysages comme son peuple, éclaire les relations entre hommes et femmes en osant montrer la sensualité mais aussi l’abus. Pour célébrer le combat de la cheikha, allégorie de la liberté.

Telerama