LA LECON DE PIANO
Les séances
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“La Leçon de piano”, de Jane Campion : un film d’un romantisme bouillonnant
L’éveil sensuel d’une pianiste muette dans les paysages de Nouvelle-Zélande. Campion a toujours observé les désaxées avides d’amour.
Palme d’or à Cannes.
Un piano abandonné sur une plage des antipodes : une seule image suffit à évoquer le chef-d’œuvre de Jane Campion, première Palme d’or de l’histoire du Festival de Cannes donnée à une réalisatrice, en 1993, en attendant celle reçue vingt-huit ans plus tard par Julia Ducournau pour Titane, une autre histoire de métamorphose.
Nouvelle-Zélande, 1852 : la mutique Ada (Holly Hunter, inoubliable) accoste sur la plage avec sa fille de 9 ans, pour vivre avec son nouveau mari dans le bush. Cet homme inconnu pour elle refuse de faire transporter le bien le plus précieux d’Ada, son piano, qui est sauvé par Baines, un régisseur illettré très proche des Maoris (Harvey Keitel). Commence alors un troc fascinant entre Baines et Ada : elle récupérera le piano, touche par touche, en échange de visites de plus en plus érotiques…
Dans une nature primitive sublime, qui fait sans cesse écho à la fièvre ou la violence des protagonistes, Jane Campion filme une femme qui se réapproprie son désir et son corps comme un instrument de plaisir et de liberté. Jamais objet transitionnel n’avait été si puissant au cinéma pour représenter l’émancipation féminine et sexuelle d’une héroïne corsetée dans une société patriarcale et dominatrice. Romantique et allégorique, cette foisonnante Leçon de piano continue de troubler par sa sensualité – le dos nu d’Harvey Keitel, les épaules enfin libérées de Holly Hunter. Et sa leçon de vie reste vertigineuse.
Telerama