DIDI
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Faire du skate, flirter sur MySpace et mépriser sa mère: l’année 2008 n’a jamais été aussi cool que dans ce film d’été par excellence signé Sean Wang
Phénomène indé de l’été 2024 aux États-Unis, on pourrait déceler dans ce premier film de Sean Wang un simple rejeton de Mid90’s. Même envie de cinéma initiée par les vidéos de skateboard de Spike Jonze, même récit d’un gamin de 13 ans en pleine banlieue californienne, même passion pour la planche : Jonah Hill aurait-il trouvé en Sean Wang un digne successeur ? C’est en tout cas ce que présageait Dìdi, exploration nostalgique de l’âge ingrat qui nous catapulte à l’été 2008. Celui des premiers émois embarrassants de Chris, d’un ollie réussi dans le garage, d’une sœur qui s’en va à l’université, d’une bande de skateurs plus âgés, ou d’une belle raclée (et de l’œil au beurre noir qui va avec). Mais Dìdi se révèle moins hommage à la culture du skate qu’une émouvante célébration de la figure maternelle. Caractérisée par son absence chez Hill, elle se révèle chez Wang omniprésente. Et qu’il est difficile d’aimer sa mère lorsqu’elle ne semble pas saisir le malaise d’être un ado américain naviguant son identité taïwanaise. Alors, sous les traits de Chungsing, Joan Chen ne parle pas beaucoup et encaisse avec grâce les crises de son garçon dans l’attente du moment où il deviendra un peu moins ingrat. Au cœur de cette dynamique se dégage finalement le joli geste d’un réalisateur qui demande pardon à sa mère, quitte à faire d’elle une productrice associée qu’il consulte pour relire le scénario et participer aux repérages des spots à Fremont où il a lui-même trainé. C’est maman qui doit être fière.
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