LA MORT N’EXISTE PAS
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Avec “La mort n’existe pas”, Félix Dufour-Laperrière nous invite à une réflexion poétique sur l’engagement
En fuite après le massacre d’amis écologistes, Hélène se perd dans une forêt magique… Un film d’animation fantastique et fébrile, d’une grande beauté formelle, qui développe une réflexion contemporaine sur l’action citoyenne.

Drapés de nuit, fébriles et déterminés, de jeunes militants radicaux façon Action directe attaquent un manoir isolé et ses riches propriétaires, symboles de l’oppression capitaliste. Des gardes ripostent, les balles fusent, et l’une des activistes, Hélène, cède à la panique. Terrifiée, incapable d’empêcher le massacre de ses amis, elle s’enfuit dans la profonde forêt qui entoure le domaine… Presque aussitôt, son errance tourne à la fable, politique, intime, fantastique, dans la touffeur d’une nature magique et vénéneuse, voisine occidentale de celle rêvée par Miyazaki dans Princesse Mononoké.
D’une grande beauté formelle, ce nouveau film d’animation du québécois Félix Dufour-Laperrière (Ville Neuve, Archipel…) est une fusion somptueuse d’aplats de couleurs (rouge, vert, or) et de traits convulsifs : les personnages se fondent dans les nuances du décor, les animaux mutent, les humains aussi, les fleurs s’ouvrent comme d’oniriques blessures… Au croisement du miracle et du cauchemar — dans l’une des plus belles scènes du film, un mouton déchiqueté par les loups se régénère et ressuscite —, le réalisateur fait éclore une réflexion très contemporaine sur l’engagement, le courage et culpabilité, le recours à la violence et au terrorisme face à l’injustice, l’éternel recommencement des mêmes enfers, des mêmes enjeux : hantée par les fantômes de ses amis perdus, Hélène se voit offrir une seconde chance d’agir, pour changer le passé… et l’avenir. Un foisonnement de concepts — sans oublier l’urgence écologique —, donc, qui surcharge le conte, et nous égare parfois du côté sentencieux de ses multiples méandres. Qu’importe : expérience follement poétique, territoire étrange et neuf, cette forêt d’idées mérite d’être explorée.
Telerama