ANIKI BOBO
Les séances
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Réalisateur à la longévité exceptionnelle et à la filmographie particulièrement riche, on peut dire que Manoel de Oliveira a marqué de son empreinte le cinéma portugais ! Aniki Bóbó, son premier long métrage, offre aux jeunes spectateurs une porte d’entrée idéale dans son oeuvre. Les cinéphiles en herbe pénètreront ainsi en douceur dans son univers, grâce à cette chronique sur l’enfance qui oscille savamment entre légèreté, innocence et gravité.
A travers le quotidien d’une bande de garçons des quartiers populaires de Porto, c’est finalement tout le microcosme de l’enfance que dessine Oliveira. Les spectateurs s’y plongeront pleinement, et partageront au côté de la bande les aventures qui ponctuent leurs journées, au rythme de la comptine éponyme « Aniki-bébé, Aniki-Bóbó». Ils découvriront alors, avec grand plaisir, les rêves, jeux et premières amourettes de ces aventuriers en culottes courtes. Loin de dresser un portrait rose et sucré de l’enfance, le cinéaste dépeint également la jalousie et la rivalité qui animent Carlitos et Eduardinho, ainsi que la dureté qui se dessine parfois derrière l’apparente innocence de leurs jeux…
Mais Aniki Bóbó n’est pourtant pas exempt d’humour. On rit des pitreries des enfants, on s’amuse des chutes à répétition du jeune Petiot, des grimaces faites au gendarme et des claques que le boutiquier administre à son assistant. L’héritage du cinéma burlesque n’est pas très loin. A cette tonalité comique, Oliveira mêle habilement une tension dramatique qui traverse le film de part en part. C’est aussi à sa ville natale qu’il rend hommage. Véritable théâtre des aventures de la bande, la ville devient un espace de liberté, parfois inquiétant et dangereux…
C’est toute cette complexité et ce mélange des sentiments qui rendent ce portrait de l’enfance aussi touchant. Un film sensible et intelligent qui réunira toute la famille autour d’un beau moment de cinéma.
Benshi