NINO
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“Nino”, de Pauline Loquès : une poignante ode à la vie
Un jeune homme apprend qu’il est atteint d’un cancer. Puis déambule dans Paris, voit sa mère, ses amis… Un beau portrait doublé de la chronique sensible d’une maladie aussi injuste que soudaine.

À peine rentre-t-il dans l’hôpital que Nino, regard perdu, semble faire face à un Everest. Errance administrative, travaux bruyants perturbant l’accueil et le bon déroulement des soins… La médecin qui le reçoit prononce les mots « masse », « oropharynx », « carcinum épidermoïde », « lésion ulcéro-bourgeonnante ». Nino est atteint d’un cancer. Incapable de révéler à son entourage le mal dont il souffre et l’angoisse qui le rongent, le jeune homme, incarné par le doux acteur québécois Théodore Pellerin, erre dans Paris, de la place Stalingrad au centre de soins, du café au métro, tels Cléo, dans le film d’Agnès Varda (Cléo de 5 à 7), ou Anders à Oslo, dans celui de Joachim Trier (Oslo, 31 août).
Réalisé par Pauline Loquès, ce premier long métrage frappe par sa grâce et sa précision dans la chronique d’une maladie, dont l’intrusion, aussi injuste que soudaine, bouleverse le rapport à la vie. Très entouré, notamment de sa mère (Jeanne Balibar, délicieusement loufoque), le jeune homme se sent pourtant très seul. « Tu vas faire une transition ? », lui demande par exemple cette dernière de façon pour le moins cocasse, alors qu’il essaie de lui partager l’inquiétant diagnostic.
Autour de Nino gravite aussi une ribambelle d’amis, dont Sofian (William Lebghil) et Lina (Estelle Meyer), quand surgit une ancienne camarade de lycée, Zoé (Salomé Dewaels). La parentalité s’immisce alors de diverses manières chez ces jeunes adultes, avides de fêtes et de rencontres. Entre Zoé, mère célibataire, et Lina, qui se lance dans une PMA solo, Nino doit penser à la préservation de ses spermatozoïdes avant d’entamer sa chimiothérapie. En miroir, la mort, au-delà de la maladie, hante le film, à travers plusieurs disparus. Rencontré dans la vapeur des bains douches, Matthieu Amalric incarne à ce titre un bouleversant veuf. Le tout est enveloppé par une BO soignée, dont le titre In the Modern World, du groupe irlandais Fontaines D.C., fait figure de poignant hymne à l’amour, à la vie, à la ville.
Telerama