TERESA

De Teona Strugar Mitevska
Réalisation : Teona Strugar Mitevska
Avec : Noomi Rapace, Sylvia Hoeks, Nikola Ristanovski, Marijke Pinoy

Durée : 1h 43min
Genre : Biopic
Pays : BE



Synopsis
Calcutta, 1948. Teresa s’apprête à quitter le couvent pour fonder l’ordre des Missionnaires de la Charité. En sept jours décisifs, entre foi, compassion et doute, elle forge la décision qui marquera à jamais son destin – et celui de milliers de vies.

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On attrape Teresa au vol un jour de 1948, à Calcutta, Inde, alors qu’elle espère fiévreusement des nouvelles du Vatican : elle attend qu’on lui donne l’autorisation de quitter les Sœurs de Lorette pour fonder son propre ordre – qui deviendra les Missionnaires de la Charité. Cette semaine cruciale voit donc Teresa devenir irrémédiablement elle-même, et poser les bases de son engagement fait d’amour de son prochain, de dénuement, et d’une foi inébranlable en l’égalité entre les humains. Mais pour ce faire elle devra traverser une ultime épreuve: sa fidèle soeur Agnieszka, en laquelle elle voyait une successeure pour reprendre les rênes de la congrégation, est enceinte. Alors qu’elle voudrait se libérer de cette charge, Teresa s’oppose frontalement à tout avortement, quitte à mettre un frein à ses propres ambitions – et à renier son vœu d’aider son prochain.

On l’a dit, Teresa n’est pas un biopic. Si la réaction de Teresa vis-à-vis de l’avortement est le fruit de son époque, cette dernière n’est pas le sujet du film, elle n’y apparait d’ailleurs à peu près pas, la cinéaste allant jusqu’à troubler les repères temporels. Son sujet, c’est le questionnement de Teresa, sa force de caractère, son combat intime pour trouver les ressources de surmonter l’adversité aussi bien externe qu’interne. Le portrait s’approche en ce sens du « stream of consciousness » en littérature, on est en caméra embarquée au plus près de ses doutes, ses hésitations, on mesure sa conviction et ses renoncements. A l’écran, on est tout à la fois sur elle, son visage, et devant elle, dans des plans très composés, avec les autres sœurs, dans le couvent, ou quand elle réarrange de façon presque névrotique les meubles de sa chambre, auxquels elle se fait un devoir de ne pas s’attacher, refusant toute idée de propriété. Incarnée avec une ferveur quasi mystique par Noomi Rapace, Teresa s’impose comme une figure tout en complexité, mue par une volonté farouche et une mission plus terrestre que divine, en lutte contre ses failles, une héroïne certes sacrificielle (elle renonce notamment à la maternité), mais pour laquelle le sacrifice n’est pas une fatalité mais bien un choix posé en conscience.

Cineuropa