THE SMASHING MACHINE

De Benny Safdie
Réalisation : Benny Safdie
Avec : Dwayne Johnson, Emily Blunt, Lyndsey Gavin

Durée : 2h 3min
Genre : Biopic, Drame
Pays : US

Avertissement : Avertissement Jeune Public

Synopsis
Dwayne Johnson est Mark Kerr, légende du MMA des années 90, surnommé « The Smashing Machine » tandis qu’Emily Blunt incarne son épouse, Dawn Staples.

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Benny Safdie brosse un portrait simple et modeste de Mark Kerr, champion de free fight, fort sur le ring, désarmé dans la vie, incarné par Dwayne Johnson. Un hommage affectueux.

En 2008, The Wrestler, de Darren Aronofsky, racontait le chemin de croix d’un catcheur fracassé qui revenait sur le ring. Le come-back, c’était aussi celui de Mickey Rourke. Dans Smashing Machine, on a plutôt affaire à un déclin, celui de Mark Kerr, grand champion de free fight (appelé aussi MMA). Un art martial ultra violent où presque tous les coups sont permis, longtemps ostracisé, mais qui s’est popularisé en étant davantage encadré depuis une quinzaine d’années. Numéro 1 de 1997 à 2000, Mark Kerr en fut un pionnier.

Jusqu’ici, on parlait des frères Safdie, pour désigner la co-réalisation des appréciés Good Times et Uncut Gems. Benny est cette fois tout seul — son frère Josh, lui, vient de réaliser Marty Supreme, sur un autre champion américain, de tennis de table, avec Timothée Chalamet. Ce film-ci brosse un portrait d’homme sur le ring mais aussi d’homme au foyer. Un tel passage du public au privé, un peu surprenant, peut se justifier par le contraste insolite obtenu. Face à la force de frappe, mentale et sexuelle, de sa compagne (Emily Blunt s’en sort bien, dans un rôle ingrat), une bimbo qui ne s’en laisse pas conter, le lutteur paraît, chez lui, couard ou désarmé. Les deux s’aiment mais se disputent sans arrêt. Et quand le ton monte entre eux, on craint le pire. Va-t-il la cogner ? Jamais : c’est la porte qui prend et qui vole littéralement en éclats en un seul coup porté !

Une sorte d’Hercule, le gars, mais qui s’exprime de manière policée en interview, avec calme et sincérité. On le voit combattre, s’entraîner, se piquer — il est dangereusement dopé aux antalgiques. Et pleurer comme un môme inconsolable lorsque la défaite pointe le bout de son nez. Dwayne Johnson (alias The Rock), lui-même une montagne de muscles, échappe à ses rôles habituels, révélant la puissance et la faiblesse du titan, les douleurs inouïes endurées avec un certain stoïcisme. À l’image de son héros, le film est simple, direct, modeste. Un peu redondant parfois, moins précis concernant la technique du sport que Raging Bull (de Martin Scorsese) ou Foxcatcher (de Bennett Miller). L’atout, la limite aussi peut-être, c’est que Benny Safdie n’en rajoute pas dans le registre « grandeur et décadence ». Il reste digne dans l’hommage affectueux qu’il rend à cet étrange bonhomme, qu’on voit, à la fin, en personne, dans une séquence documentaire… où Mark Kerr fait ses courses au supermarché, comme n’importe quel Américain ordinaire.

Telerama