THELMA DU PAYS DES GLACES
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“Thelma du Pays des glaces”, de Reinis Kalnaellis : le réchauffement climatique à hauteur d’enfant
Ce long métrage d’animation letton vise moins la métaphore politique que le voyage onirique. Et déploie un charme surréaliste. Dès 4 ans.
En voulant envoyer des invitations pour ses 5 ans, une jeune pingouin chute dans un drone postal, puis atterrit au cœur de la Grande Forêt, au grand dam de ses parents biologiques… D’emblée, le geste de l’héroïne de ce film d’animation apparaît comme transgressif, dans un régime autoritaire où les fêtes d’anniversaire restent le privilège de l’Empereur, qui pratique le culte de la personnalité autant qu’il cherche à garder le contrôle de ses sujets (télévision, ordinateur).
Cette étonnante mise en place est loin d’être un hasard de la part d’un réalisateur letton, dont le pays a été annexé par les Soviétiques durant la seconde moitié du XXe siècle. Après The Golden Horse (2014, inédit en France), Reinis Kalnaellis signe ici son deuxième long métrage, ode aux familles recomposées : la petite Thelma, agacée par le froid et souhaitant voler, a été élevée par un chat et une souris.
S’il mentionne aussi le réchauffement climatique, le scénario vise, en fait, moins la métaphore politique que le voyage onirique, à travers une succession de contrées imaginaires, tel le Pays des brumes… Le charme surréaliste vient en partie de la technique hybride : des personnages en 3D à l’aspect crayonné, évoluant dans une superposition de décors en 2D. Mais également des trouvailles farfelues (hippocampes musiciens, maisons biscornues, paquebot-escargot), qui donnent à l’œuvre un foisonnement visuel évoquant l’univers de l’illustrateur Claude Ponti. L’envol des protagonistes, grâce à des ailes artificielles sur le dos du félin, ne manque pas de poésie.
Telerama

